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En 1857, à l'époque de la première
publication des Fleurs du Mal, seuls La
Mort des amants, La Mort des pauvres
et La Mort des artistes avaient été
composés. Ces sonnets terminaient le recueil sur une note sereine,
la mort étant décrite comme une consolation aux labeurs
de notre vie et même comme un portique ouvert
sur les cieux inconnus. Baudelaire se rattachait alors à une
tradition romantique, allant de Byron à Sainte-Beuve, pour laquelle
la mort n'est qu'un passage vers un monde meilleur, plus idéal
que le nôtre.
Avec l'édition de 1861, la tonalité du cycle,
et par conséquent le sens ultime du recueil, change tout à
fait. Avec La Fin de la journée,
la mort n'est que ténèbres et néant et Le
Voyage exprime une angoissante plongée «au fond du
gouffre».
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