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Dès 1845, la critique a constitué l'une des principales
activités de Baudelaire. Nous avons repris ici six articles qui éclairent
particulièrement bien la conception que l'auteur des Fleurs du mal
se faisait de la poésie et de la fonction de l'artiste.
Les deux premiers essais traitent de ce que Baudelaire
appelle la reine des facultés, c'est-à-dire l'imagination. L'auteur
en profite pour régler ses comptes avec le réalisme.
Les deux articles suivants, tirés d'une étude sur Constantin
Guys intitulée Le Peintre de la vie moderne, tournent autour de
la notion de modernité. De fait, le peintre qui cherche cette modernité
doit «dégager de la mode ce qu'elle peut contenir de poétique dans l'historique,
tirer l'éternel du transitoire». Le poète s'exerce ensuite à montrer ce
qu'il y a, justement, d'éternel dans la figure du Dandy.
Baudelaire a écrit de très nombreux textes sur Wagner,
en particulier ce Wagner et Tannhäuser dont nous reproduisons un
extrait où il fait un parallèle significatif entre la conception d'un
art total chère à Wagner et sa propre théorie des correspondances. Par
ailleurs, Baudelaire expose de façon très juste ce qui, dans les opéras
de Wagner a constitué d'essentielles nouveautés (emploi de leitmotive,
l'usage de mythes et de légendes, le théâtre et sa fonction sacrée).
Baudelaire, on le sait, admirait Edgar Poe. Nous reproduisons
un passage des Notes nouvelles sur Edgar Poe où deux thèmes importants
sont abordés: celui du caractère réfléchi de la création artistique, puis
celui de la conception, que Baudelaire dénonce, selon laquelle la poésie
doit servir un quelconque enseignement.
Enfin, signalons que les quatre premiers articles repris
ici ont été publiés dans les Curiosités esthétiques, alors que
les deux autres se trouvent dans L'Art romantique.
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